Pourquoi on pleure parfois en savasana ?


Vous êtes allongé·e, yeux fermés, le corps immobile après la pratique. Le silence s’installe. Et soudain, les larmes montent. Inattendues, incontrôlables. Pourquoi pleure-t-on parfois en savasana, cette posture pourtant si douce et reposante ?

Le corps garde en mémoire ce que l’esprit refoule

Les neurosciences et la psychosomatique le confirment : le corps est une mémoire vivante. Tensions musculaires, blocages respiratoires, douleurs chroniques… autant de traces laissées par le stress ou des émotions non exprimées.
En savasana, tout se relâche : le système nerveux bascule en mode parasympathique (repos et régénération). Ce relâchement peut libérer des émotions enfouies depuis longtemps. Les larmes viennent alors comme une décharge, un reset.

Les fascias, ces tissus qui stockent nos émotions

Les fascias sont ces fines membranes qui enveloppent muscles et organes. Ils réagissent fortement au stress et peuvent se “crisper” face aux chocs émotionnels.
En yoga, particulièrement dans les postures tenues longtemps, ces tissus s’assouplissent. En savasana, ce relâchement global peut ouvrir les vannes : la tristesse, la colère, ou même une joie intense refont surface.

Le mental lâche prise… et laisse de l’espace

Dans la vie quotidienne, nous contrôlons beaucoup : nos pensées, nos comportements, notre image. Allongé·e en savasana, ce contrôle s’affaiblit. La respiration s’approfondit, l’esprit se calme, et ce qui était contenu remonte. Les larmes sont alors un signe de lâcher-prise, pas de faiblesse.

Des études (comme celles du psychologue William Frey, University of Minnesota) montrent que les larmes émotionnelles contiennent plus d’hormones de stress que les larmes réflexes (celles déclenchées par la fumée, par exemple). Autrement dit : pleurer aide réellement à “vider” l’excès de tension accumulé.

Comment accueillir ces larmes en pratique

  • Ne pas juger : il n’y a rien d’anormal.

  • Respirer : laisser le souffle accompagner le relâchement.

  • Accueillir : voir les larmes comme un nettoyage, une libération.

  • Partager si besoin : un mot avec le professeur ou avec soi-même dans un journal peut aider à intégrer l’expérience.

Pleurer en savasana n’est pas un bug, mais une fonction. C’est le signe que le corps et l’esprit se parlent à nouveau, que quelque chose se libère. Loin d’être une faiblesse, c’est un cadeau : celui de se rapprocher un peu plus de soi, en toute authenticité.


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