Le syndrome de la “good vibe only” : quand la quête du positif devient toxique


On voit fleurir les slogans “good vibes only”, les citations motivantes et les mantras du bonheur permanent. Derrière cette esthétique lumineuse du bien-être, une injonction se glisse : celle de toujours aller bien.
Sourire, relativiser, méditer, transformer chaque difficulté en “leçon”... Et si cette positivité constante, censée nous libérer, devenait au contraire une nouvelle forme de pression ?

Bien-être digital : et si la prochaine révolution était de décrocher ?

Quand le bien-être devient une norme

Dans une société où tout doit être performant — le travail, le couple, le corps —, même le bien-être s’est transformé en objectif à atteindre. Le problème, c’est que cette posture de “positive attitude” permanente peut devenir une négation des émotions humaines.

La psychologue américaine Susan David parle de “tyrannie de la positivité” : une forme de déni émotionnel où l’on refoule colère, tristesse, fatigue, sous prétexte de rester “aligné·e”. À long terme, cela génère culpabilité et tension intérieure.

Ce que dit la science

Les neurosciences confirment que toutes les émotions, agréables ou non, ont un rôle adaptatif.

  • La tristesse signale le besoin de ralentir.

  • La colère protège nos limites.

  • La peur alerte d’un danger ou d’un déséquilibre.

Les refouler crée un stress interne : le cortisol augmente, le système nerveux se bloque, et la fameuse “positive energy” devient un vernis fragile.

Micro-pauses, maxi-effets : pourquoi 5 minutes suffisent à changer une journée

Le yoga et la méditation : non pas pour fuir, mais pour sentir

Les pratiques spirituelles authentiques yoga, méditation, respiration ne cherchent pas à supprimer les émotions, mais à les accueillir sans s’y attacher. Assis sur son tapis, on apprend à observer ce qui traverse : la joie, la fatigue, la colère. Le but n’est pas de tout positiver, mais d’habiter chaque état avec conscience.

Le bien-être n’est donc pas l’absence de négatif, mais une capacité à traverser le vivant sans s’y perdre.

Retraites, cercles et authenticité émotionnelle

Dans les retraites bien-être, le contraste avec la vie urbaine saute aux yeux : on s’autorise enfin à ne pas aller bien, à déposer les masques. Les cercles de parole, les pratiques de yoga ou de respiration deviennent des espaces où les émotions sont vécues, pas jugées.
Beaucoup repartent avec ce constat simple : la vraie lumière naît de ce qu’on accepte d’éclairer, pas de ce qu’on cache.

La tendance du “good vibes only” nous éloigne parfois du bien-être qu’elle promet. Accepter les émotions difficiles, c’est retrouver une forme d’authenticité. Et paradoxalement, c’est peut-être là que commence la vraie sérénité.

Parce qu’il n’y a pas de “vibration haute” sans un peu de gravité.


TOUTES NOS RETRAITES DE YOGA
Précédent
Précédent

Ce que la nature sait mieux que nous

Suivant
Suivant

Bien-être digital : et si la prochaine révolution était de décrocher ?