Méditer n’est pas arrêter de penser (et c’est tant mieux)


C’est sans doute l’idée reçue la plus répandue : croire que méditer consiste à faire le vide total dans sa tête. Or c’est faux et heureusement. La méditation ne cherche pas à supprimer les pensées, mais à transformer notre rapport à elles.

D’où vient ce mythe du “vide mental” ?

L’image médiatique de la méditation est souvent trompeuse : des silhouettes immobiles, l’air parfaitement serein, comme si plus rien n’existait. On associe alors la pratique à une absence totale de pensées.
Mais la réalité est toute autre. Le cerveau humain génère entre 60 000 et 80 000 pensées par jour (National Science Foundation). Vouloir les stopper serait… impossible.

Alors, méditer, c’est quoi ?

La méditation consiste à :

  • observer ses pensées au lieu de s’y identifier,

  • revenir doucement à un point d’ancrage (le souffle, un son, une sensation),

  • développer une posture intérieure d’accueil plutôt que de contrôle.

Comme le dit Jon Kabat-Zinn, pionnier de la méditation de pleine conscience : “Vous ne pouvez pas arrêter les vagues, mais vous pouvez apprendre à surfer.”

Les bénéfices de cette posture d’observateur

En cessant de lutter contre nos pensées, la méditation permet :

  • une diminution du stress (le mental arrête de tourner en boucle),

  • une meilleure régulation émotionnelle,

  • une clarté d’esprit renforcée,

  • une créativité plus libre (puisque les pensées peuvent circuler sans censure).

Ce n’est pas “moins de pensées” qui apporte la sérénité, mais un autre rapport à elles.

Exemple pratique : méditer avec le souffle

  1. Asseyez-vous confortablement.

  2. Fermez les yeux et observez votre respiration.

  3. Quand une pensée surgit (et elle surgira), notez-la simplement : “pensée”.

  4. Revenez doucement à votre souffle.

  5. Répétez, sans jugement, aussi souvent que nécessaire.

C’est ce mouvement d’aller-retour — pensées / retour au souffle — qui constitue la pratique.

Beaucoup découvrent en retraite que méditer ne veut pas dire “réussir à ne rien penser”, mais créer un espace intérieur où les pensées perdent de leur pouvoir. Ce changement de perspective, répété jour après jour, transforme la manière dont on vit le quotidien : moins de réactivité, plus de présence.

En résumé

Méditer n’est pas éteindre son mental, c’est apprendre à ne plus s’y perdre.
Les pensées restent là, mais elles cessent d’être des tempêtes. Elles deviennent des nuages qu’on observe passer. Et c’est tant mieux : car nos pensées sont aussi la source de notre créativité, de notre mémoire, de nos idées.

Le but n’est pas de ne plus penser. Le but est de penser autrement, avec plus de liberté et moins d’attachement.


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La respiration, notre superpouvoir oublié