Les saisons intérieures : vivre selon ses cycles plutôt qu’à contretemps


Il y a des jours où tout coule, où l’énergie déborde, où les idées fusent.
Et d’autres où l’on voudrait simplement ralentir, se taire, se déposer.
Ces variations ne sont pas des “humeurs” : elles traduisent notre rythme intérieur.
Comme la nature, nous avons nos printemps, nos étés, nos automnes et nos hivers.
Le problème, c’est que la société moderne, elle, ne connaît qu’une seule saison : celle de la performance.

La joie tranquille : réapprendre à être heureux sans euphorie

L’illusion de la constance

On nous demande d’être productifs, disponibles, créatifs tout le temps.Mais le vivant, lui, ne fonctionne pas ainsi. Les arbres ne fleurissent pas en hiver, les champs ne donnent pas sans jachère, le corps ne peut pas créer sans repos.

La philosophe Anne Ducrocq parle de cette “fatigue de devoir être au sommet sans fin”. Apprendre à reconnaître nos cycles, c’est sortir de la logique du rendement pour retrouver celle du rythme.

Les quatre saisons du corps et de l’esprit

Sans chercher à enfermer l’expérience, on peut observer quatre grandes “saisons” intérieures :

🌱 Le printemps – L’élan, la création, la nouveauté.
L’énergie monte, les projets bourgeonnent, l’envie de mouvement renaît.
C’est le moment de planifier, d’oser, de semer.

☀️ L’été – L’action, la confiance, la pleine expression.
On récolte, on partage, on vit à plein.
Le corps est ouvert, l’esprit rayonne.

🍂 L’automne – Le tri, la lenteur, le recentrage.
On trie, on simplifie, on dit non.
Le temps de laisser tomber ce qui ne nourrit plus.

❄️ L’hiver – Le repos, la digestion, le silence.
C’est la période du repli, de la régénération, du “ne rien faire”.
Celle où l’on prépare, sans le savoir, la prochaine renaissance.

Le cycle, une sagesse naturelle

En observant ces cycles, on apprend à vivre avec soi plutôt que contre soi.
Ce que la nature fait sans effort, nous devons réapprendre :

  • accepter les temps de vide,

  • accueillir les lenteurs,

  • honorer la reprise.

Les traditions ayurvédiques et taoïstes l’enseignent depuis des siècles : tout déséquilibre naît d’une rupture du cycle naturel. Quand on force le mouvement, le corps résiste. Quand on s’écoute, il s’ajuste.

Les retraites, une pause cyclique nécessaire

Partir en retraite, c’est offrir à son corps un hiver intérieur temporaire : une mise entre parenthèses pour permettre au système nerveux de se régénérer. Ce n’est pas fuir, c’est faire jachère laisser la terre se reposer pour qu’elle redonne plus tard.

C’est aussi ce que propose le yoga : respirer, s’étirer, écouter. Chaque pratique devient un rappel du vivant : expansion et contraction, inspiration et expiration, action et repos.

Le toucher, sens oublié du bien-être moderne

Vivre selon ses cycles, c’est refuser la tyrannie du “toujours plus”. C’est accepter que la productivité n’a de sens que si elle s’accompagne de silence. C’est faire confiance à la vie pour rythmer nos saisons intérieures.


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